6 février : L’approche psychanalytique orientée par le bord autistique

L’ACF en Midi-Pyrénées poursuit samedi 6 février 2021, dans le cadre de son Séminaire des échanges, le cycle de conférences de Jean-Claude Maleval, avec une visioconférence sur la question de « L’approche psychanalytique orientée par le bord autistique ».
J.-C. Maleval est psychanalyste membre de l’ECF et de l’AMP, professeur de psychologie clinique à l’université de Rennes 2.

Le débat sera animé par Jean-François Cottes, psychanalyste membre de l’ECF et de l’AMP, directeur du CERA, et les membres du cartel du Séminaire des échanges, Cécile Favreau (ECF), Eduardo Scarone (ECF), André Soueix (ECF), Vanessa Sudreau (ECF), Florence Nègre (ACF-MP).

PAP : 10€ – 5€ tarif réduit (Étudiants, sans emploi). Inscriptions en ligne en suivant ce lien.
Plus d’infos sur le site de l’ACF en Midi-Pyrénées.

Présentation, par J.-C. Maleval :

« L’hypothèse de R. et R. Lefort sur l’existence d’une structure subjective autistique spécifique, différente de celle de la psychose, l’introduction du concept de bord par E. Laurent, les développements donnés à celui-ci dans L’autiste et sa voix (J.-C. Maleval, 2009) et dans La bataille de l’autisme (E. Laurent, 2012) , tous ces travaux ont contribué dans le champ lacanien à initier une approche du traitement du mal-être autistique en prenant appui sur les évolutions du bord. Perspective radicalement nouvelle puisqu’elle considère les objets autistiques comme des inventions dynamiques et non comme des objets pathologiques. Les auto-thérapies des autistes font état avec une grande fréquence de l’investissement intense d’un ou de plusieurs objets, concrets, ou imaginaires, grâce auxquels ils se sont construits et se sont ouverts aux autres. Ce fut un double pour beaucoup (animal, compagnon imaginaire, frère, sœur, etc.), les dessins animés pour certains, un intérêt spécifique pour d’autres, une invention originale, etc.

« Dans les formes les plus sévères d’autisme, le transfert est entravé, tandis que les tentatives pour le susciter déclenchent souvent des réactions agressives, surtout si elles sont trop directes. Pourtant il est maintenant bien établi que l’autiste ne cherche pas à se couper du monde en s’enfermant dans une carapace, il s’efforce d’aller vers le monde et vers les autres, mais en suivant sa manière propre, qui passe par l’entremise d’un objet sécurisant. Le maniement du transfert doit en tenir compte. L’évolution sur le spectre de l’autisme passe régulièrement par une chute des premiers objets autistiques, et par une prise de distance à l’égard des doubles, de sorte que l’évidement du bord conduit à sa réduction à l’intérêt spécifique. Cette logique, scandée par des pertes successives, ne répond pas à celle d’un accroissement de l’information, mais à celle d’un traitement de la jouissance par coupures. »